Comment sont produites les huiles essentielles

Comment sont produites les huiles essentielles

Découvrez comment distillation, solvants et expression permettent de produire des huiles essentielles aux rendements variés.

Les huiles essentielles se forment dans différentes parties de plantes, comme les pétales, les résines et les écorces. Des procédés techniques précis permettent de les extraire. Par exemple, la distillation à la vapeur sépare l’huile de l’eau, tandis que l’extraction par solvants préserve les composés fragiles. D’autres méthodes, comme l’expression, concernent surtout les agrumes. Chaque technique influe sur le rendement et la qualité de l’huile finale. Des facteurs tels que l’âge des arbres (Santal), la récolte manuelle (Rose) ou encore la partie de la plante utilisée (Cannelle, Pin) déterminent aussi la variabilité des prix. Le marché mondial des huiles essentielles, estimé à plus de 8 milliards d’euros en 2021, continue d’intéresser de nombreux secteurs, notamment la cosmétique et l’agroalimentaire.

Les matières premières et leurs rendements

La production d’une huile essentielle dépend avant tout du type de plante ou d’arbre impliqué. Certaines essences nécessitent de grandes quantités de matière végétale. Par exemple, pour obtenir environ 30 millilitres d’huile de Rose (soit près d’une once), il faut recueillir 60 000 fleurs de Rosa damascena. Cela équivaut à près de 2 000 pétales pour chaque millilitre d’huile. À l’inverse, la Lavande (Lavandula angustifolia) est plus généreuse : on obtient autour de 3,2 kilogrammes d’huile à partir de 100 kilogrammes de fleurs séchées (7 livres d’huile pour 220 livres de fleurs). Cette différence de rendement explique en grande partie la variabilité des tarifs sur le marché.

D’autres plantes se distinguent par leur mode de récolte. Le Santal (Santalum album) nécessite une attente plus longue : l’arbre doit atteindre environ 30 ans et mesurer plus de 9 mètres (30 pieds) pour fournir un bois riche en composés aromatiques. Les résines de Myrrhe (Commiphora myrrha), de Frankincense (Boswellia sacra) ou de Benjoin (Styrax tonkinensis) se récoltent sur l’écorce des arbres, puis s’extraient sous forme de gomme qui contient la précieuse essence. Les agrumes comme l’Orange, le Citron (Lemon) ou la Lime sont traités différemment : l’huile est contenue dans des petits sacs sous la surface du zeste. Le processus d’extraction consiste à presser ou à piquer la pelure pour libérer l’essence.

La Cannelle (Cinnamomum verum) et le Pin (Pinus sylvestris) illustrent la diversité des sources botaniques. Dans le cas de la Cannelle, on exploite à la fois l’écorce et la feuille, tandis que pour le Pin, ce sont les aiguilles et les rameaux. De plus, la plupart des fleurs qui renferment des essences volatiles sensibles doivent être récoltées au petit matin, avant l’augmentation de la température, pour éviter l’évaporation naturelle de l’huile. L’ensemble de ces facteurs, couplé aux fluctuations du marché global (dont la valeur dépassait 8 milliards d’euros en 2021), justifie la variation des prix parmi les différentes huiles essentielles.

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Distillation à la vapeur et extraction par solvants

Plusieurs techniques permettent de séparer l’huile essentielle des autres composants de la plante. La plus courante demeure la distillation à la vapeur. Ce procédé consiste à placer la matière végétale dans un récipient fermé, suspendu au-dessus d’une couche d’eau. Sous l’effet de la chaleur, la vapeur traverse la plante, transporte les molécules aromatiques, puis se condense dans un refroidisseur. L’huile, étant plus légère que l’eau, forme une couche à la surface. Elle est alors collectée dans un récipient plus petit, tandis que l’eau résiduelle (parfois appelée hydrolat) est séparée. Cette méthode convient à un grand nombre de plantes, comme la Lavande, le Pin ou encore la Cannelle, mais peut altérer certaines molécules trop sensibles à la chaleur.

Pour préserver la structure chimique de composés fragiles, l’extraction par solvants est souvent privilégiée. Les solvants courants incluent l’hexane ou le méthylène chloride. La plante est placée dans le solvant, qui dissout les éléments aromatiques, les pigments et les cires. Après avoir retiré la matière solide, le solvant est éliminé sous vide. On obtient alors une substance appelée concrète, épaisse et parfumée. On la mélange avec de l’alcool pour extraire les parties odorantes et filtrer les cires. Lorsque l’alcool est évaporé, il reste un absolu (par exemple, un absolu de Rose ou de Jasmin) qui peut contenir jusqu’à 3 % de résidu de solvant. C’est pourquoi ces extraits ne sont pas considérés comme des huiles essentielles pures à 100 %. Néanmoins, ils sont très appréciés en parfumerie pour leur profil olfactif plus complet que les distillations classiques.

En termes de coûts, la distillation à la vapeur demeure moins onéreuse que l’extraction par solvants, car la consommation d’énergie et la technologie requise sont moins complexes. Cependant, lorsqu’on recherche des essences aux notes aromatiques particulièrement délicates, l’extraction par solvants reste un choix privilégié, malgré des tarifs plus élevés pour le produit final.

Expression, effleurage, macération et perspectives

L’expression vise principalement les huiles essentielles d’agrumes. Les fruits comme l’Orange, le Citron, la Lime ou le Pamplemousse renferment des poches d’huile sous la surface de leur écorce. Pour les libérer, on passe souvent les fruits sur un tapis muni de fines pointes métalliques. Celles-ci perforent la pelure pour en extraire l’essence. Le liquide obtenu est filtré pour retirer les impuretés. Cette opération requiert généralement moins d’énergie que la distillation à la vapeur, ce qui en fait un procédé efficace et relativement rapide. Toutefois, l’huile résultante peut être plus sensible à l’oxydation et perdre rapidement ses propriétés si elle n’est pas conservée dans un environnement adéquat.

L’effleurage, méthode historique, n’est presque plus pratiqué en raison de sa complexité et de son coût. Autrefois, on disposait des pétales sur une couche de graisse (animale ou végétale) qui absorbait progressivement l’huile aromatique. Les fleurs épuisées étaient remplacées par des fleurs fraîches, jusqu’à saturation de la graisse. Cette dernière était ensuite traitée avec un solvant pour récupérer l’essence. De nos jours, l’effleurage est limité à des applications très spécifiques, principalement pour des raisons artisanales ou patrimoniales, et il s’agit davantage d’une curiosité technique que d’un procédé industriel.

La macération produit un résultat différent. Il s’agit de faire tremper des parties de plantes (souvent des fleurs séchées ou des racines) dans une huile végétale comme le tournesol ou l’olive. On place le mélange au soleil pendant plusieurs jours afin que les composés liposolubles se diffusent. Après filtration, l’huile obtenue est considérée comme une huile dite « porteuse », car elle contient l’essence de la plante, mais ce n’est pas une huile essentielle pure. Elle sert souvent de base pour des préparations cosmétiques ou aromathérapeutiques.

Sur le marché, la demande en huiles essentielles croît d’environ 7,5 % par an, selon certaines estimations, portée par l’aromathérapie, la cosmétique et l’agroalimentaire. La qualité du produit final dépend beaucoup du procédé choisi. La distillation à la vapeur et l’expression restent très répandues, tandis que l’extraction par solvants se concentre surtout sur les usages où la finesse du parfum est cruciale. Comprendre ces techniques permet d’acheter et d’utiliser ces produits avec plus de conscience quant à leur coût, leur pureté et leur impact écologique.

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