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Se préparer pour faire l'ascension de l'Everest
Découvrez notre guide pour bien préparer votre trek et faire l'ascension de l'Everest: budget, matériel, calendrier et sécurité.
Faire l'Everest attire de nombreuses personnes en quête de défis. La zone est réputée pour son altitude extrême et ses conditions rigoureuses. L'ascension de l'Everest exige une préparation attentive, sur plusieurs plans: physique, mental, logistique et financier. Il est crucial de comprendre les paramètres liés à la météo, à la durée et aux permis. Le parcours comporte divers passages qui nécessitent une bonne technique et un équipement adapté. Il est également important de cerner les risques liés au froid et au manque d'oxygène.
Il convient de se renseigner sur la période la plus favorable, généralement au printemps ou en automne. Ces saisons offrent des fenêtres météo plus stables. De plus, il faut évaluer le budget total. Les dépenses incluent le permis, le guide local, le matériel spécialisé et les frais de transport. Le prix global peut varier en fonction des services choisis et du temps passé sur place.
Il n’est pas rare de consacrer plusieurs mois à l'entraînement. Un plan cohérent doit inclure des exercices de cardio, de musculation et de technique en haute altitude. Les séjours dans d'autres régions montagneuses peuvent aider à se familiariser avec le manque d’oxygène. Enfin, le soutien d'une équipe expérimentée est essentiel pour réduire les risques. L’assistance locale, sous la forme de porteurs et de guides, reste un atout majeur. Ils connaissent le terrain et peuvent prodiguer une aide indispensable pour que la progression soit plus sereine.
Avant de se lancer, il est bon de consulter un médecin pour un bilan complet. Cet examen confirmera votre aptitude générale.
Les enjeux et votre motivation
Des conditions extrêmes
L'ascension de l'Everest, situé à 8 849 mètres au-dessus du niveau de la mer, impose des défis physiques et logistiques importants. L'oxygène se fait rare au-delà de 5 500 mètres, ce qui complique la respiration et affecte les performances. Les températures peuvent descendre jusqu'à -30 °C en altitude, avec des vents pouvant atteindre 160 km/h. La progression est également rendue difficile par les passages techniques, tels que la Cascade de glace du Khumbu et le Col Sud.
Ces conditions nécessitent une préparation minutieuse. Une bonne acclimatation est essentielle pour réduire les risques liés au mal aigu des montagnes (MAM). Des symptômes tels que des maux de tête, des nausées et des difficultés respiratoires peuvent survenir rapidement sans une progression adaptée.
Importance de l’expérience en haute altitude
Une expérience préalable en haute montagne est fortement recommandée. Les ascensions de sommets comme l’Ama Dablam (6 812 m) ou le Manaslu (8 163 m) sont de bons exercices préparatoires. Elles permettent de s’habituer aux techniques d'escalade, à l'utilisation des cordes fixes et aux équipements comme les crampons et les piolets.
Sans une telle expérience, les risques augmentent. Les débutants peuvent mal évaluer les exigences physiques ou sous-estimer les difficultés techniques. Participer à des expéditions d'entraînement avec des agences spécialisées est une solution adaptée pour acquérir ces compétences.
Facteurs climatiques et risques potentiels
Le climat de l'Everest est extrêmement instable. Les périodes les plus favorables sont mai et fin septembre à début octobre, pendant lesquelles les vents du jet-stream se calment. Cependant, des tempêtes peuvent survenir à tout moment, provoquant des gelures ou des retards dans l'ascension.
Les avalanches et les chutes de séracs constituent d'autres dangers fréquents, particulièrement dans la Cascade de glace. En 2014, une avalanche dans cette zone a causé la mort de 16 guides népalais, soulignant les risques présents sur le parcours.
Pour se protéger, il est conseillé d’établir un plan clair avec des guides expérimentés et d’utiliser des équipements de sécurité modernes. Par exemple, des casques résistants aux chutes de glace et des vêtements isolants en duvet de haute qualité sont indispensables.
Calendrier et saison propice
Pourquoi privilégier le printemps et l’automne
L’ascension de l’Everest est généralement réalisée durant deux périodes clés : le printemps (avril à mai) et l’automne (septembre à octobre). Ces saisons offrent les meilleures conditions météorologiques. En avril-mai, les températures sont moins froides, et les vents du jet-stream diminuent, facilitant l’accès au sommet. L’automne, bien que moins populaire, offre une météo stable après la mousson, avec un ciel dégagé.
En hiver, les conditions sont trop rudes. Les températures descendent en moyenne à -36 °C au sommet, avec des vents pouvant atteindre 200 km/h. Pendant la mousson (juin à août), les fortes précipitations augmentent le risque d’avalanches et rendent les sentiers impraticables.
Les fenêtres météo et les raisons de s’y conformer
Les fenêtres météo désignent les courtes périodes de calme où les conditions permettent de tenter l'ascension du sommet. Elles sont déterminées par une réduction des vents et une diminution des risques de tempêtes. En mai, ces fenêtres durent généralement entre 5 et 10 jours. Durant cette période, les équipes coordonnent leur montée finale.
Ne pas respecter ces fenêtres peut entraîner des retards ou une exposition à des conditions dangereuses. En 1996, une tempête soudaine en dehors des prévisions a coûté la vie à 8 alpinistes, soulignant l’importance d’un suivi météorologique rigoureux. Les expéditions modernes utilisent des prévisions détaillées pour ajuster leurs horaires.
La durée habituelle pour l’expédition
Une expédition complète vers l’Everest dure entre 6 et 8 semaines. Cette durée inclut l’acclimatation progressive et la montée par étapes. Les premiers jours sont consacrés à atteindre le camp de base situé à 5 364 mètres, via le sentier qui traverse Lukla et Namche Bazaar. Une fois au camp de base, l’acclimatation se fait par des rotations entre différents camps situés à des altitudes croissantes. Ces rotations permettent au corps de s’adapter au manque d'oxygène.
Le sommet est généralement tenté après environ 4 à 5 semaines. Cette phase finale, appelée "push to summit", prend en moyenne 4 à 5 jours, avec une montée continue depuis le Camp 4 (Col Sud, 7 920 mètres). Les expéditions doivent également prévoir du temps pour des retards imprévus liés à la météo ou à l’état des participants.
Budget et formalités
Coût du permis et des frais obligatoires
L'ascension de l’Everest nécessite un permis délivré par le gouvernement népalais. Pour la face sud, accessible depuis le Népal, ce permis coûte environ 10 000 € par personne. À cela s'ajoutent les frais de gestion imposés par le Sagarmatha Pollution Control Committee (SPCC), qui sont en moyenne de 500 €. Les frais pour le permis côté nord, en Chine, sont légèrement inférieurs mais nécessitent une autorisation spécifique et des accompagnateurs chinois.
Il faut également prévoir une caution environnementale de 4 000 €, remboursable si tous les déchets sont ramenés à la fin de l’expédition. Ce montant vise à réduire l’impact écologique des expéditions sur les zones protégées.
Équipement et dépenses annexes
Le matériel nécessaire pour l'ascension est coûteux. Voici une estimation des dépenses :
- Vêtements d’altitude : environ 2 000 €, incluant des combinaisons en duvet, des gants et des sous-couches thermiques.
- Chaussures d’alpinisme adaptées pour des températures extrêmes : entre 800 € et 1 200 €.
- Sacs de couchage haute altitude : à partir de 700 €.
- Matériel technique : crampons, piolets, harnais et cordes, pour environ 1 000 €.
- Oxygène supplémentaire : entre 3 000 € et 5 000 € pour plusieurs bouteilles, incluant le masque et le régulateur.
Les frais annexes incluent également les vols pour Katmandou, qui coûtent environ 1 000 € aller-retour depuis l’Europe, et l’hébergement à Lukla ou Namche Bazaar (à partir de 20 € par nuit).
Options pour l’agence ou les services spécialisés
Faire appel à une agence d’expédition est courant et souvent recommandé. Ces agences gèrent la logistique, les permis, le matériel collectif et l’encadrement. Les prix varient en fonction des services inclus :
- Une expédition standard avec assistance minimale coûte entre 30 000 € et 40 000 €.
- Une expédition entièrement encadrée, avec guides professionnels et oxygène illimité, peut atteindre 70 000 € à 100 000 €.
Certaines agences locales, basées à Katmandou, proposent des services plus abordables, mais il est essentiel de vérifier leur expérience et leur conformité aux normes de sécurité. Les guides locaux, appelés sherpas, jouent un rôle clé dans ces expéditions. Le coût d’un sherpa est généralement inclus dans le prix des agences, mais il faut prévoir un pourboire moyen de 300 € à 500 € par guide à la fin de l’ascension.
Préparation physique et mentale
Programme d’entraînement et importance du cardio
L’ascension de l’Everest nécessite une excellente condition physique, avec un accent particulier sur l’endurance. Un programme d’entraînement doit inclure des séances de cardio intensif pour renforcer le cœur et les poumons. La course à pied, le vélo et la natation sont particulièrement adaptés. Par exemple, un entraînement hebdomadaire peut inclure 5 heures de course en endurance combinées à 2 séances d’intervalle à haute intensité pour améliorer la capacité d’effort.
Le renforcement musculaire est également crucial. Des exercices de squat, de fentes et de gainage permettent de développer les jambes et le dos, essentiels pour porter un sac de 10 à 15 kg. Il est conseillé d’ajouter des randonnées avec des charges progressives pour s’habituer au poids et à la durée.
Un entraînement en escalade, si possible en milieu naturel, est recommandé. Il permet de maîtriser les techniques nécessaires pour les passages techniques comme la Cascade de glace du Khumbu.
Adaptation progressive à l’altitude
La gestion de l’altitude est un élément clé pour éviter les effets du mal aigu des montagnes (MAM). Un plan d’acclimatation doit inclure des séjours à des altitudes intermédiaires avant l’ascension. Par exemple, une expédition au Kilimandjaro (5 895 m) ou au Mont Blanc (4 810 m) peut aider à préparer le corps.
Lors de l’ascension de l’Everest, les rotations entre les camps d’altitude permettent une montée progressive. La règle « monter haut, dormir bas » est une pratique courante. Par exemple, après une journée au Camp 2 (6 400 m), les alpinistes redescendent au Camp 1 (6 050 m) pour passer la nuit.
Une hydratation constante est nécessaire pour limiter les symptômes du MAM. Boire 4 à 5 litres d’eau par jour est conseillé, même en l’absence de soif.
Conseils pratiques pour la récupération
La récupération joue un rôle important dans la réussite de l’expédition. Après chaque journée d’effort, il est essentiel de bien dormir et de consommer des aliments riches en calories pour compenser la dépense énergétique. Un alpiniste peut brûler entre 5 000 et 7 000 calories par jour à haute altitude.
Les repas doivent inclure des glucides (riz, pâtes, pain) pour l’énergie rapide, des protéines (viandes séchées, œufs) pour la récupération musculaire, et des lipides (noix, fromage) pour les calories supplémentaires.
Les pauses régulières pendant l’effort permettent de préserver les forces. Il est conseillé de marcher à un rythme constant et de s’arrêter toutes les 1 à 2 heures pour s’hydrater et grignoter.
Enfin, intégrer des étirements légers avant et après chaque journée réduit les risques de blessures. Les muscles fatigués sont ainsi mieux préparés pour les étapes suivantes.
Assistance locale
Le rôle des guides et des porteurs
Les guides, souvent appelés sherpas, jouent un rôle essentiel dans l’ascension de l’Everest. Ils connaissent parfaitement les itinéraires, les dangers potentiels et les conditions météo locales. Leur expérience permet de prendre des décisions rapides et adaptées en cas de besoin. Les guides sont également responsables de l'installation des cordes fixes sur les sections techniques, comme la Cascade de glace du Khumbu ou le Col Sud.
Les porteurs, quant à eux, transportent une partie importante du matériel collectif, comme les tentes, les bouteilles d’oxygène et la nourriture. Ils permettent ainsi aux alpinistes de réduire leur charge personnelle, qui reste néanmoins autour de 10 à 15 kg. Ces professionnels, souvent originaires des villages proches de la région de Solukhumbu, sont habitués aux altitudes élevées et contribuent à alléger la logistique des expéditions.
Méthodes de sélection d’une équipe qualifiée
Choisir une équipe de guides et de porteurs compétents est crucial pour la sécurité et la réussite de l’ascension. Voici quelques critères importants :
- Expérience préalable : Les guides doivent avoir atteint le sommet de l’Everest plusieurs fois. Un guide expérimenté connaît les défis propres à chaque section.
- Formation et certifications : Les guides certifiés par l’organisme Nepal Mountaineering Association (NMA) ou équivalent sont à privilégier.
- Références et avis : Vérifiez les recommandations des alpinistes précédents, disponibles sur des plateformes spécialisées.
- Communication : Une bonne compréhension de l’anglais facilite les échanges pendant l’expédition.
Les agences internationales et locales gèrent souvent la sélection de ces équipes. Il est recommandé de s'assurer que l'agence offre des conditions de travail respectueuses pour les porteurs et les guides, avec des salaires équitables. En moyenne, un guide coûte environ 5 000 € pour une expédition complète, tandis qu’un porteur est rémunéré autour de 1 000 €.
Apport logistique et soutien sur le terrain
L’assistance locale ne se limite pas au transport des charges ou à l’installation des cordes. Les guides et porteurs jouent également un rôle clé dans la logistique quotidienne. Ils montent les camps, préparent les repas et s’assurent que tout le matériel nécessaire est prêt pour chaque étape.
En cas d’urgence, les guides peuvent intervenir rapidement pour aider un alpiniste à redescendre. Ils connaissent les points de secours, comme le camp de base où des hélicoptères peuvent être mobilisés. Les guides assurent aussi la surveillance des signes du mal aigu des montagnes ou d’autres complications médicales.
De nombreuses agences proposent des niveaux d’assistance différents. Certaines incluent des cuisiniers pour les camps d’altitude, ce qui garantit des repas riches en calories et adaptés à l’effort. Les porteurs assurent également un ravitaillement constant, même dans des conditions difficiles.
Les points-clés de sécurité
Gérer les symptômes du mal aigu des montagnes
Le mal aigu des montagnes (MAM) est une des principales causes de complications lors de l’ascension de l’Everest. Ce syndrome survient à partir de 2 500 mètres d’altitude, mais les risques augmentent considérablement au-delà de 5 000 mètres. Il est essentiel de reconnaître rapidement les symptômes tels que :
- Maux de tête persistants.
- Nausées et vomissements.
- Essoufflement même au repos.
- Confusion mentale ou difficulté à se concentrer.
Pour prévenir le MAM, il est impératif d’augmenter l’altitude progressivement. Respecter les phases d’acclimatation, comme les rotations entre les camps, est crucial. Une règle courante consiste à ne pas dépasser 500 mètres de gain d’altitude par jour après 3 000 mètres. Boire 4 à 5 litres d’eau par jour aide à maintenir une bonne hydratation, essentielle à la gestion des symptômes.
En cas de symptômes graves (œdème cérébral ou pulmonaire), une descente immédiate est la seule solution. Les médicaments comme l’acétazolamide (Diamox) peuvent être utilisés en prévention ou en traitement léger, mais uniquement sous avis médical.
Connaître les signes de fatigue extrême
La fatigue peut rapidement s’accumuler à haute altitude, entraînant des erreurs ou des blessures. Les signes avant-coureurs incluent :
- Perte d’équilibre fréquente.
- Manque de coordination dans les mouvements.
- Ralentissement des réflexes.
Pour limiter ces effets, il est essentiel de marcher à un rythme constant et adapté à ses capacités. Les pauses régulières, toutes les 1 à 2 heures, permettent de récupérer et de réduire les risques de chutes. Il est également recommandé de consommer des aliments riches en glucides tout au long de la journée pour maintenir un apport énergétique stable.
En cas de fatigue sévère, les guides doivent intervenir pour aider à stabiliser l’alpiniste ou organiser une descente si nécessaire.
Communication et plans d’évacuation
Une bonne communication est essentielle pour assurer la sécurité de l’équipe. Chaque membre doit être équipé d’une radio ou d’un téléphone satellite pour alerter rapidement en cas de problème. Les guides locaux sont formés pour gérer les urgences et peuvent contacter des services d’évacuation comme Air Dynasty ou Simrik Air.
Au camp de base, des stations médicales sont disponibles pour traiter les cas légers. En cas de complications graves, une évacuation par hélicoptère vers Katmandou est organisée. Cette intervention coûte environ 3 000 € à 5 000 €, mais elle est souvent couverte par les assurances spécifiques à l’alpinisme. Il est impératif de souscrire une assurance avant l’expédition, couvrant les évacuations jusqu’à 8 850 mètres.
Les plans d’évacuation doivent être définis avant le départ, avec des points-clés identifiés tout au long du parcours. Chaque membre de l’expédition doit être informé des procédures à suivre en cas d’urgence.
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